L’entreprenariat au Sénégal : Pourquoi l’obsession pour les start-ups est une perte de temps

Depuis quelques années, l’entrepreneuriat au Sénégal est devenu un sujet très en vogue. Tout le monde parle de start-ups, d’incubateurs, de levées de fonds, d’innovation, de disruption. On nous vend une image idyllique d’un écosystème bouillonnant où les jeunes talents s’épanouissent et les investisseurs se bousculent pour les financer. Pourtant, cette vision est largement exagérée, voire fausse. Dans cet article, je vais vous montrer pourquoi l’obsession pour les start-ups est une perte de temps et pourquoi nous devons revenir aux bases de l’entrepreneuriat.

L’entrepreneuriat ne se résume pas aux start-ups

L’entrepreneuriat ne se résume pas à créer une start-up. C’est avant tout une question de création de valeur, que ce soit dans le secteur formel ou informel. Les petits commerçants, les artisans, les agriculteurs, les pêcheurs sont tous des entrepreneurs qui créent de la richesse pour eux-mêmes et leur communauté. Plutôt que de se focaliser uniquement sur les start-ups, nous devrions encourager et soutenir tous les types d’entrepreneuriat qui contribuent à l’économie du pays.

Les start-ups ne sont pas une solution miracle pour l’emploi 

Les start-ups ne créent pas d’emplois à grande échelle 

On nous vend souvent les start-ups comme une solution miracle pour l’emploi des jeunes. Pourtant, les start-ups ne créent pas d’emplois à grande échelle, contrairement aux grandes entreprises. Elles peuvent être une source d’emploi pour quelques personnes, mais elles ne peuvent pas remplacer l’emploi salarié dans les secteurs structurés. Plutôt que de miser uniquement sur les start-ups, nous devrions investir dans des secteurs qui ont un fort potentiel d’emploi comme l’agriculture, l’industrie, ou le tourisme.

Les start-ups ne résolvent pas les problèmes de fond 

Les start-ups ne peuvent pas remplacer les politiques publiques 

Les start-ups peuvent résoudre certains problèmes spécifiques, mais elles ne peuvent pas remplacer les politiques publiques en matière de développement. Par exemple, les start-ups ne peuvent pas résoudre les problèmes d’accès à l’eau, d’électricité, de santé ou d’éducation. Ce sont des problèmes structurels qui nécessitent une réponse politique globale. Plutôt que de mettre tous nos espoirs dans les start-ups, nous devrions exiger des politiques publiques efficaces et transparentes pour résoudre les problèmes de fond.

Les start-ups ne sont pas toujours innovantes 

Les start-ups peuvent être des copies de modèles étrangers 

On nous présente souvent les start-ups comme des lieux d’innovation et de créativité. Pourtant, de nombreuses start-ups s’inspirent de modèles étrangers sans réellement apporter d’innovation significative. Cela peut être vu dans de nombreux secteurs tels que la livraison de nourriture, les services de transport ou les applications mobiles. Plutôt que de se concentrer uniquement sur les start-ups, nous devrions encourager l’innovation dans tous les secteurs et pas seulement dans les technologies de pointe.

Les start-ups sont  soumises à une forte concurrence 

Les start-ups doivent faire face à des défis spécifiques 

Les start-ups sont soumises à une concurrence féroce. Les investisseurs peuvent être très exigeants en matière de rentabilité et de croissance, et les start-ups doivent souvent faire face à des défis spécifiques tels que le manque de financement, le manque de visibilité et la difficulté de se faire connaître sur le marché. Plutôt que de tout miser sur les start-ups, nous devrions reconnaître que l’entrepreneuriat est un parcours difficile et semé d’embûches, et nous devrions offrir un soutien aux entrepreneurs à tous les stades de leur parcours.

Les start-ups peuvent 

accentuer les inégalités 

Les start-ups peuvent renforcer les disparités économiques et sociales 

Les start-ups peuvent accentuer les inégalités économiques et sociales. Les personnes les plus riches et les plus éduquées ont souvent un accès privilégié aux financements et aux ressources nécessaires pour lancer et développer une start-up. En conséquence, les start-ups peuvent renforcer les disparités économiques et sociales plutôt que de les atténuer. Plutôt que de promouvoir exclusivement les start-ups, nous devrions encourager l’entrepreneuriat inclusif qui permet à tous les groupes sociaux et économiques de participer à la création de richesse.

En conclusion, l’obsession pour les start-ups est une perte de temps. L’entrepreneuriat ne se résume pas aux start-ups, qui ne sont pas une solution miracle pour l’emploi ou les problèmes de fond. Les start-ups peuvent être soumises à une forte concurrence et peuvent accentuer les inégalités économiques et sociales. Nous devons plutôt encourager tous les types d’entrepreneuriat qui contribuent à l’économie du pays, tout en offrant un soutien aux entrepreneurs à tous les stades de leur parcours. Nous devons également exiger des politiques publiques efficaces et transparentes pour résoudre les problèmes de fond. Seul un écosystème entrepreneurial inclusif et équitable peut réellement contribuer à la création de richesse et à la prospérité pour tous.

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Le Chroniqueur Impertinent

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