La première femme ministre de l’économie, du plan et de la coopération au Sénégal: Oulimata sarr
Oulimata Sarr, la première femme à être nommée ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération au Sénégal, est une leader expérimentée, formée aux écoles canadiennes et britanniques. Avant sa nomination, elle a occupé le poste de directrice régionale Afrique de l’Ouest et Centrale d’ONU Femmes, couvrant 24 pays, où elle a plaidé pour une plus grande représentativité des femmes dans les gouvernements de la région. Elle a travaillé pendant près de neuf ans comme directrice financière chez Interair en Afrique du Sud avant de rejoindre la Société financière internationale (IFC), la filiale du groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, où elle a travaillé pendant dix ans. Les chiffres ont été omniprésents dans sa carrière longue aujourd’hui de près de 30 ans, avec la finance comme fil conducteur. Elle est également reconnue pour son engagement en faveur de la cause féminine ces dernières années. Sa nomination est un exemple concret de son plaidoyer pour la représentativité des femmes dans les gouvernements.
Oulimata Sarr : De la finance à l’État, l’histoire d’une femme leader au Sénégal
La nomination d’Oulimata Sarr en tant que première femme ministre de l’Economie, de la Planification et de la Coopération au Sénégal a fait la une des journaux du monde entier. C’est une experte en finance qui a excellé au sein d’organisations internationales et qui a assumé un rôle stratégique de leadership ministériel dans un contexte d’enjeux multidimensionnels, mais qui demeure confiante.
A 51 ans, Oulimata Sarr a officiellement pris ses fonctions de chef du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération à Dakar, au Sénégal, lundi. Nommée par le président Macky Sall dans le nouveau gouvernement dirigé par Amadou Ba, elle devient la première femme de l’histoire du pays à occuper ce poste stratégique. Sarr, connue pour son plaidoyer en faveur des droits des femmes, était l’ancienne directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, couvrant 24 pays. Sa nomination au gouvernement sénégalais est un cas pratique du plaidoyer qu’elle a mené, appelant les gouvernements de la région à améliorer la représentation des femmes en politique.
La carrière professionnelle de Sarr a été marquée par un fort sens du leadership, mais cela n’a pas nécessairement prédit sa nomination à un poste gouvernemental. “Mon parcours n’a pas été une ligne droite”, admet-elle. Après des études en finance à HEC Montréal, la diplômée sénégalaise est revenue dans sa ville natale de Dakar, où elle a rejoint la branche locale du cabinet d’audit et de conseil financier Big Four, Ernst & Young (EY). Dès son plus jeune âge, elle était déjà confrontée à des défis liés au genre sur le lieu de travail. “Je me souviens quand j’étais plus jeune, auditeur dans un cabinet bien connu, j’étais chargé de mission, 25 ans et quand je suis entré dans la salle, tout le monde était convaincu que je ne pouvais pas diriger. Ils ont parlé à mes collaborateurs qui, très gênée, m’a regardé”, raconte-t-elle.
À l’automne 1996, Sarr saisit une opportunité à Johannesburg, en Afrique du Sud, au sein de la compagnie aérienne Interair, où elle occupe le poste de directrice financière pendant près de neuf ans. Toujours dans la capitale sud-africaine, elle a ensuite rejoint la Société financière internationale (SFI), la filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé. Pendant dix ans, l’experte financière sénégalaise a gravi les échelons, obtenu un MBA à l’Université du Bedfordshire, et découvert sa passion pour l’émancipation des femmes à travers les projets qui lui ont été confiés. Elle a également travaillé au bureau de Bujumbura au Burundi, puis à Nairobi au Kenya.
Quelques mois après son arrivée dans la capitale kenyane, Sarr a reçu un e-mail de la directrice des ressources humaines d’ONU Femmes l’encourageant à postuler au poste de directrice régionale. Son profil a été retenu, et elle s’est lancée dans une aventure qui l’a menée dans 24 pays d’Afrique francophone où elle a parfois décoré des présidents de la République, comme Ali Bongo Ondimba du Gabon tout récemment. Pour elle, les chiffres ont été omniprésents dans sa carrière de près de 30 ans. “Mon fil conducteur a toujours été la finance”, dit-elle, notant que ses premières affectations à ONU Femmes étaient de nature plus économique et financière, liées à l’autonomisation des femmes par l’entrepreneuriat, les questions de protection sociale, les chaînes de valeur, etc.
“La première ministre de l’économie du Sénégal mène des initiatives ambitieuses pour le développement durable et la coopération internationale”
Madame Oulimata Sarr, s’est activement impliquée dans de nombreux projets visant à promouvoir le développement durable et l’innovation. L’un de ces projets a été la signature d’un accord de financement de 320,4 millions d’euros le 28 février 2023 entre la République du Sénégal, la Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Agence française de développement (AFD) pour améliorer les transports urbains à Dakar. Ce projet ambitieux comprendra l’acquisition de 380 bus au gaz naturel, la construction de deux dépôts, l’installation de systèmes de billetterie et de gestion du réseau, et l’aménagement de voiries pour 14 lignes prioritaires, totalisant 30 km. Cela contribuera à réduire la dépendance à l’égard des véhicules privés et à accroître l’utilisation de transports publics propres, contribuant ainsi au transport durable et à l’atténuation du changement climatique.
Outre ce projet, le gouvernement luxembourgeois a mené du 22 au 25 février une mission commerciale au Sénégal, conduite par le Grand-Duc héritier Guillaume et le ministre de l’Economie, de la Coopération et de l’Action humanitaire, M. Franz Fayot. La mission vise à renforcer la coopération entre les deux pays et est composée de 25 entreprises luxembourgeoises, dont 14 sont déjà actives au Sénégal. Depuis 2001, le Sénégal fait partie des pays prioritaires de l’Aide publique au développement (APD) luxembourgeoise, avec un accent sur la santé/protection sociale de base et la formation professionnelle/emploi des jeunes.
Les gouvernements luxembourgeois et sénégalais ont signé un protocole d’accord sur les services aériens le 13 avril 2022, coïncidant avec le vol inaugural de Luxair vers le Sénégal. Cette desserte aérienne est une nouvelle étape dans les relations sénégalo-luxembourgeoises. Le quatrième programme indicatif de coopération (PIC IV), couvrant la période 2018-2023, se déroule également sans heurts, avec deux volets axés sur la santé et la protection sociale, et la formation professionnelle et l’emploi des jeunes. Le programme est mis en œuvre selon une modalité d’exécution nationale avec un mécanisme d’appui budgétaire innovant qui met en évidence la traçabilité et la non-fongibilité des ressources tout au long de la chaîne des dépenses publiques. Les consultations pour la formulation du programme indicatif de coopération sont en cours,
Le Groupe de la Banque Africaine de Développement et le Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération du Sénégal ont signé des conventions de financement pour deux projets d’un montant total de 205,66 millions d’euros qui s’inscrivent dans le cadre du Plan d’Actions Prioritaires (PAP 2A) du Plan Sénégal Emergent. Ces deux projets sont le Programme National de Développement Intégré de l’Elevage, visant à accroître durablement la compétitivité et les opportunités d’emploi des jeunes et des femmes dans les filières animales, et le projet de construction de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint Louis.